Communiqué de presse pour le 1er Mai 2013
Voici près d’un an qu’un gouvernement dit « socialiste » dirige le pays. Son bilan, pour les classes populaires, est désastreux : taux de chômage fortement en hausse, baisse importante du niveau de vie, transposition dans la loi de l’Accord national interprofessionnel, abandon en rase campagne du projet de loi d’amnistie concernant les militant-e-s du mouvement social, hausse des expulsions de sans papiers (38 000 en 2012). De plus, de graves menaces se précisent concernant les retraites, l’assurance maladie et les caisses de chômage. Et cette liste est loin d’être exhaustive. C’est ça la politique austéritaire !
Dans le même temps, la corruption atteint des sommets. L’affaire Cahuzac a cela de choquant : le ministre en charge de lutter contre l’évasion fiscale (et on peut affirmer que celle-ci ne concerne que les plus riches), qui jusqu’alors imposait la rigueur à l’ensemble de la population, s’en dispense ! Pendant ce temps là , les États font payer une dette à une population qui n’en est pas responsable. En bref c’est toujours la même chanson : politiques d’ajustements, restructurations, licenciements, complaisances envers le monde de la finance masqués derrière des propos tapageurs servant à noyer le poisson dans l’eau et abuser les populations.
Des politiques antisociales aux scandales financiers, cette situation de crise dictée par la droite comme la gauche permet à l’extrême droite de gagner du terrain. Fière d’elle dans la rue contre le mariage pour tou-te- s, elle est toujours là pour défier l’égalité des droits mais jamais pour l’amplifier. Elle, si prompt à décrier les grévistes lors des mouvements sociaux, attise aujourd’hui la haine contre une partie de la population, favorisant ainsi les violences homophobes. Nous le rappelons, l’extrême droite est l’ennemie des travailleurs et travailleuses. C’est le camp de la bourgeoisie et du Capital radicalisé qui cherche à en finir au plus vite avec ce qui reste des acquis sociaux gagnés de haute lutte.
Et pourtant, des luttes il y en a : PSA, Goodyear, Fralib, Arcelor, Doux et une multitude d’autres entreprises vivent d’importants conflits du travail avec des grèves dures et parfois des propositions d’alternatives concrètes au Capital telles que la reprise en coopérative de l’outil de production.
Mais ces combats portés par des collectifs de base souffrent de l’isolement dû l’incurie des grandes centrales syndicales. Les syndicalistes de la CGT, FO voire CFDT sont laissé-e-s à leur triste sort sans qu’aucune initiative forte ne soit portée par ces Confédérations. Il devient pourtant urgent et vital d’inverser le rapport de force. En effet, contrairement aux effets d’annonces électoralistes, l’État et le gouvernement socialiste ne souhaitent pas en découdre avec le capitalisme, industriel ou financier. Il nous appartient dès lors de construire les dynamiques afin de gagner sur des revendications de classes et contraindre cette gauche molle et sans perspectives à améliorer la condition des classes populaires.
C’est dans cette optique que la CNT appelle, partout dans le pays, ses syndicats, ses adhérent-e-s et sympathisant-e-s à participer aux manifestations du 1er Mai. À notre sens, il s’agira d’établir des contacts et des discussions pouvant amener à la convergence tou-te-s ceux et celles qui veulent se battre contre ce système capitaliste. En cette journée internationale de lutte et de revendications, nous ne seront pas seul-e-s ! De la Grèce à l’Égypte, de l’Espagne au Chiapas, partout défileront les travailleurs et travailleuses, acteurs et actrices des mouvements sociaux et des révolutions toujours en cours dans certains pays.
L’espoir doit aujourd’hui être à l’ordre du jour et il n’appartient qu’à nous que de le porter. C’est en ce sens que la CNT soutiendra toutes les initiatives conduisant aux convergences anticapitalistes et anti-autoritaires, à venir en discuter à la fête de son Union régionale parisienne qui se déroulera du 3 au 5 mai 2013 à la Parole errante à Montreuil ou encore à l’occasion de la manifestation régionale contre les licenciements, le chômage et la précarité du 18 mai à Metz. Entre temps, il s’agira de maintenir la pression pour l’amnistie sociale pour tous les faits commis depuis 2002.
Vive la lutte des classes et la solidarité internationale.
Vive le 1er Mai et la révolution sociale !
Le Bureau confédéral.