« Fête du travail » ou journée de lutte des travailleur.se.s ?
Comme chaque année dans de nombreux pays, le 1er mai sera l’occasion pour les travailleur.se.s et leurs organisations de célébrer l’histoire du mouvement social et syndical. Pourtant, faut il le rappeler, cette journée est à son origine une journée de lutte plutôt que de célébration. Elle trouve ses racines dans la grève générale du 1er mai 1886 aux ÉtatsUnis (impulsée – certains l’oublieront volontiers – par un syndicalisme libertaire) pour la journée de travail de huit heures : revendication qui sera portée par la classe ouvrière en France et ailleurs dès le 1er mai 1890, à l’occasion de la première « Journée internationale des travailleurs ». C’est en 1919, suite à la victoire de la journée de huit heures, que le 1er mai deviendra en France un jour chômé. Plus tard, en 1941, le régime de Vichy lui donnera le nom de « Fête du travail », appellation qui aujourd’hui encore satisfait celles et ceux qui ne veulent pas se souvenir que le 1er mai est avant tout un jour de revendications et de lutte des exploité.e.s.
Pour la CNT, cela ne fait aucun doute : le 1er mai reste celui de la lutte des classes, comme nous le rappelle quotidiennement la triste réalité du monde capitaliste : chômage, précarité, pauvreté, conditions de travail indignes...
Construire la convergence des luttes sociales
En France, les raisons de faire du 1er mai 2015 une journée de combat et de convergence des revendications de l’ensemble des travailleuses et travailleurs sont nombreuses. Loi Macron, CICE, réductions drastiques des budgets alloués à la santé et au social, fermetures d’hôpitaux, de classes et d’usines, réforme de l’assurance chômage, stagnation des salaires... partout la colère enfle face au désastre économique, politique, écologique et social qui frappe de plein fouet les classes populaires du pays.
Le patronat dispose aujourd’hui d’un gouvernement enclin à réaliser ses rêves les plus fous. Tous les acquis historiques obtenus à travers les luttes sociales sont dans la ligne de mire de cette alliance de la classe dominante. L’extrême droite prospère à l’avantage de celles ci en divisant les travailleur.se.s. Il est donc plus que jamais nécessaire de retrouver l’espoir et de construire une dynamique de lutte.
Renforcer la solidarité internationale
Partout dans le monde, travailleurs et travailleuses connaissent les mêmes conséquences de la domination capitaliste. En Espagne, les mesures d’austérité et la pauvreté sont devenues insupportables. Face à la colère qui gronde, le gouvernement a imposé la réforme la plus liberticide à l’égard du mouvement social depuis le franquisme : la ley mordaza (loi du bâillon). En Grèce, les espoirs suscités par les promesses de Syriza ont vite été balayés par la dure réalité du libéralisme. Les classes populaires souffrent toujours autant de cette « crise » imposée par le capital. En Belgique, les attaques faites au droit du travail, à la protection sociale et au droit de grève atteignent des sommets. En Pologne, les récentes grèves des mineurs nous rappellent que l’exploitation patronale contemporaine n’a rien à envier au XIXe siècle. En Ukraine, en Tunisie, en Algérie, en Palestine... les populations subissent une situation sociale dramatique. Ne se laissent entrevoir comme perspectives que des choix équivalant à celui entre la peste et le choléra...
Agir pour un autre futur
Parce que, au delà des frontières, seule la lutte des classes réunit les intérêts de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs face à ceux et celles qui les exploitent, la CNT réaffirme qu’il est nécessaire de construire l’alternative sociale, économique et politique. Puisque ce sont celles et ceux qui souffrent au travail et qui produisent les richesses et les services, il est nécessaire de développer une autre société dans laquelle ce sont les travailleuses et les travailleurs qui contrôlent la production et assurent une répartition égalitaire des richesses. Face à l’État et au patronat, la socialisation des entreprises, la démocratie directe et la justice sociale ne sont pas des utopies, mais constituent un projet de société révolutionnaire dont sont porteuses nos pratiques syndicales au quotidien.
Toutes et tous dans la rue le 1er mai !
Afin de faire du 1er mai 2015 un point d’appui de la construction de la riposte sociale, la CNT et ses syndicats œuvreront partout à la convergence des revendications et à la construction de liens de solidarité interprofessionnels et internationaux.
Elle invite toutes et tous à participer massivement aux rassemblements et manifestations organisés ce jour là et à faire du 1er mai prochain... un 1er mai de combat !
CONFÉDÉRATION NATIONALE DU TRAVAIL
Bureau confédéral
33, rue des Vignoles
75020 Paris
Rendez-vous locaux :
Arras : de 10h à 19h, Grand’place, stand dans le cadre du salon du
livre d’expression populaire et de critique sociale
Aubenas : 10h, place de la Poste (manif) + pique-nique tiré des sacs
Bordeaux : 10 heures, place de la République
Chambéry : 10h, à la Sasson, boulevard de la Colonne (manif)
Dijon : 10h30, place Wilson (manif)
Grenoble : 10h, place de Verdun (manif)
Le Mans : 10 h place de la préfecture (manif)
Lille : 10h30, Porte des postes (manif)
Lons-le-Saunier : 10h30, place de la liberté (manif)
Lyon : 10h30, place Jean Jaurès (manif)
Mâcon : 10h, place Lamartine (rassemblement)
Marseille : 10h30 Place de la Joliette (manif)
Metz : 10h, place de la gare (manif)
Nancy : 10h, place Dombasle (manif)
Noisy-le-Grand : 10h30 à la dalle du Champy
Paris : 11h, place des fêtes (manif) + l’après-midi, cortège dans le
cadre de la manif inter-syndicale
Perpignan : 10h à la Place du Castillet
Quimper :manifestation départ place de la Mairie à 10h30
Rennes : 10h30, place de la mairie (manif) + expo, projection et débat
(après-midi) + sound system, bar et restauration (soirée)
Roanne : 10h30, ancienne Bourse du Travail
St Pons-de-Thomières : 10h, place de la Mairie (rassemblement) + de
10h30 à 15h, place du Foirail, ouverture d’une zone de gratuité
St-Etienne : 10h, Bourse du Travail (manif)
Toulouse : la manif de part à 10h de la place du Capitole et se termine à
Arnaud Bernard.