Depuis plusieurs semaines maintenant, nous assistons à une rentrée politique surréaliste : un remaniement ministériel faisant enfin assumer à ce gouvernement son idéologie libérale, des annonces en cascades contre les classes populaires telles que la fin de l’encadrement des loyers, la mise à plat, via la négociation syndicat/patronat des 35 heures, une annonce de chasse ouverte aux chômeurs par des contrôles renforcés de Pôle emploi, ainsi qu’une politique étrangère faite de propos va-t-en-guerre et de soutien aux gouvernements assassins et totalitaires qu’ils soient ukrainien ou israélien.
Dans le même temps, pour satisfaire le Medef, le gouvernement voudrait monnayer nos droits sociaux et syndicaux en supprimant les seuils sociaux dans les entreprises en échange d’emplois dont nous verrons jamais le jour (ceux qui ouvrent la possibilité aux délégués du personnel dans les entreprises de plus de 10 salarié-e-s et aux Comités d’entreprises dans celles de plus de 50). C’est une véritable provocation à l’heure ou l’ensemble des travailleurs et travailleuses du pays subissent au quotidien les bas salaires, les cadences infernales, la précarité, la répression et le chômage de masse. Souvent, dans une petite entreprise, l’élection d’un délégué du personnel est ressentie comme une victoire face à la toute puissance du patronat. Et on vient nous parler de dialogue social ?
À l’Éducation nationale, les promesses de créations de postes ne se traduisent pas sur le terrain, ainsi une majorité des enseignant-e-s fera sa rentrée devant des classes de plus de 25 élèves dans des conditions toujours plus pénibles. Après de nombreuses années de luttes, les AVS (encadrant les enfants en situation de handicap) ont enfin obtenu une possibilité de CDIsation mais celle-ci se fait au prix d’une rémunération en-dessous du seuil de pauvreté. Et sans dynamique de lutte, il y a fort à parier que cette situation inacceptable n’évoluera pas encore cette année.
Mais le gouvernement compte-t-il s’arrêter en si bon chemin suite aux déclarations d’amour au monde de l’entreprise par Manuel Valls lors de l’université d’été du Medef ? Que compte-t-il faire concernant le code du travail que les patrons trouvent trop lourd ou du SMIC que Pierre Gattaz, président du Medef, estime trop élevé ?
Aujourd’hui en France, il y a péril en la demeure. Les politiques du PS n’ont de cesse de faire le lit du Front national qui se drape d’oripeaux sociaux afin de mieux tromper les travailleurs et travailleuses. Pourtant celui ci est contre le droit de grève, contre les syndicats, contre la sécurité sociale et le salaire socialisé.
Pour la CNT, les choses sont claires, face aux attaques, la réponse doit être collective. Il s’agit de favoriser dès à présent toutes les dynamiques de luttes éclatant ici et là afin de les fédérer et d’impulser un mouvement social puissant et d’ouvrir ainsi des perspectives de ruptures anticapitalistes aux classes populaires : autogestion, socialisation des moyens de productions, d’échanges et de répartitions. Il n’est pas de débouchés politiques aux luttes si ce n’est leurs victoires sur leurs bases revendicatives. Les cheminots et les intermittents, à la pointe du mouvement social cet été peuvent en témoigner.