Articles avec le tag ‘documentaire’

Goodyear : un film en réponse au PDG de Titan

mardi 26 février 2013

Le 8 février 2013, le PDG de l’entreprise américaine Titan a écrit une lettre au gouvernement français expliquant pourquoi il ne voulait plus reprendre l’usine Goodyear d’Amiens. Extrait : « J’ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l’ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m’ont répondu que c’était comme ça en France ».

Des affirmations d’autant plus scandaleuses quand on connait le risque de maladie grave qui pèse sur les ouvriers de Goodyear suite à leur exposition prolongée à certains produits utilisés dans la composition des pneus. A ce sujet, voir le film documentaire de Mourad Laffite : « Goodyear, la mort en bout de chaine » (52 minutes).

Bande-annonce du film :

> Pour commander le DVD

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D’égal à égales

dimanche 17 février 2013

Le 7 mars 2013, veille de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, l’union locale CNT de Chelles & Marne-la-Vallée (77) organise la projection « D’égal à égales », un film documentaire de 52 minutes réalisé en 2011 par Corinne Mélis et Christophe Cordier. Voir l’extrait vidéo ci-dessous et pour le film entier rendez-vous à 21h au cinéma Etoile Cosmos, 22 avenue de la Résistance à Chelles (tarif : 3,5 euros).

Cette projection sera l’occasion d’engager la discussion autour d’un forum féministe. Pour alimenter l’échange à l’issue de la séance, l’union locale CNT de Chelles & Marne-la-Vallée a fait le choix d’ouvrir un espace de réflexion en partenariat avec les associations MRAP, RESF et Ras l’Front. Si vous souhaitez témoigner de sujets aussi variés que le patriarcat, le racisme, les discriminations, les inégalités de salaires, la précarité, si vous partagez nos combats en faveur de l’égalité sociale, cette soiré est faite pour vous !

Quelques liens pour en savoir plus sur la lutte des femmes :

> Le 8 mars d’hier à aujourd’hui
> Femmes et précarité, une fatalité ?
> Le bulletin spécial « droits des femmes » publié par l’UL CNT de Chelles & MLV

Extrait du film :

Durée : 00:01:37

Clic droit ici pour télécharger cet extrait

Présentation du film :

Corinne Mélis et Christophe Cordier dressent dans leur film « D’égal à égales » le portrait de quatre femmes, migrantes ou filles d’immigrants, et syndicalistes. Ces pionnières ont choisi de s’engager alors qu’elles travaillent dans des secteurs réputés difficile pour le syndicalisme. Leurs parcours, entre action collective et émancipation individuelle, posent de façon concrète la question de l’articulation des luttes face à l’exploitation, le racisme et le sexisme. Anissa, Dorothée, Keira et Nora ont décidé de prendre la parole contre les inégalités. Elles sont issues de l’immigration et, à ce titre, elles subissent une triple discrimination : sexiste, raciste et sociale. D’égal à égales de Corinne Mélis et Christophe Cordier raconte leur prise de conscience, leurs luttes pour les droits des femmes, pour la reconnaissance et pour la dignité. Le film suit leurs itinéraires personnels d’où il ressort une réflexion sur l’émancipation individuelle et collective, car les deux réalisateur-es ont choisi de croiser les expériences d’Anissa, Dorothée, Keira et Nora avec les paroles des ouvrières de LIP, dans les années 1970. Elles ont choisi de s’engager face à la dureté des conditions de travail et à la précarité des salarié(e)s dans les secteurs du nettoyage, du commerce, des services aux particuliers, d’industries à l’agonie, où l’on retrouve nombre de femmes issues de l’immigration. En provenance d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Ouest, elles s’inscrivent dans une histoire migratoire post-coloniale qui imprègne leur cheminement individuel. Travailleuses et syndicalistes, elles bousculent les stéréotypes sur les « femmes immigrées ». Traversant et retraversant ces multiples frontières, elles incitent leurs interlocuteurs/trices à modifier leur regard sur les femmes, sur les immigré(e)s, sur les ouvrièr(e)s et les précaires. Par–delà les conflits du travail, elles nous racontent une démarche d’émancipation individuelle et collective dans une société où sexisme et racisme restent d’actualité, tandis que s’accentue la précarisation du salariat. Dans l’espoir d’être traitées, enfin, « d’égal à égales ».

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Au prix du gaz

jeudi 31 janvier 2013

Article extrait du Combat Syndicaliste de janvier 2012 :

affiche-du-film-au-prix-du-gazÉté 2009. Châtellerault. Les 366 ouvriers de l’usine de sous-traitance automobile New Fabris occupent leur usine depuis le 16 juin, date de la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise. Leur revendication : l’obtention d’une indemnité de licenciement de 30 000 euros par ouvrier de la part de leurs principaux clients, PSA et Renault. Le 12 juillet, Guy Eyermann, délégué CGT et secrétaire du CE, prévient : « Les bouteilles de gaz sont dans l’usine. Tout est prévu pour que ça saute ». À ce message s’ajoute un ultimatum : en l’absence d’accord le 31 juillet, l’usine sautera. Karel Pairemaure, qui vit non loin de là, prend sa caméra et part à la rencontre des ouvriers en lutte. Il vient de restituer cette « plongée au cœur de la lutte ouvrière » sous la forme d’un documentaire intitulé « Au prix du gaz » (85 minutes).

Les frères Eugène et Quentin Fabris arrivent un jour d’Italie et sont embauchés à la manufacture d’armes de Châtellerault, la « Manu ». C’est cette usine qui construisit le célèbre fusil Lebel, « capable à 100 mètres de traverser trois corps humains sans perdre d’efficacité ». S’il devint célèbre dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale, il fut avant tout utilisé contre les ouvriers de Fourmies, dans le Nord, le 1er mai 1891, quand 300 soldats tirèrent sur la foule qui revendiquait la journée de huit heures et la hausse des salaires. Les frères Fabris réussissent et fondent leur atelier en 1947. Fabriquant tout d’abord des pièces de machines à coudre, les commanditaires et la production se diversifient avec le temps. Au début des années 1990, l’entreprise emploie autour de 800 ouvriers. C’est alors que l’usine est léguée aux fils respectifs des fondateurs, ce qui marquera le début de la fin : le choix est fait de privilégier les seuls gros commanditaires et de spécialiser la production. Fabris devient New Fabris et se convertit en sous-traitant de Renault et Peugeot-Citroën. La structure familiale devient parallèlement internationale et dès lors, la finance prédomine. Dès 2007, des difficultés apparaissent. En 2008, l’entreprise est rachetée pour un euro symbolique par un groupe italien, Zen. Après plusieurs plans de licenciement, il ne reste déjà plus que 380 salariés. Le 16 juin 2009, l’entreprise est mise en liquidation judiciaire. Les ouvriers occupent leur usine. Comme le fait remarquer Jean-Pierre Levaray, longuement interviewé dans le documentaire, ils ne se battent pas pour le maintien de leur emploi mais pour obtenir une indemnité de licenciement digne de ce nom. Une évolution qui en dit long sur la perception et le ressenti du travail… La société étant liquidée, il n’y a
plus de patron. Donc pas d’interlocuteur. C’est finalement le ministre de l’Industrie qui négociera.

Le documentaire donne la parole aux ouvriers en lutte mais épingle aussi l’attitude des médias, arrivés en masse à l’annonce du 12 juillet, pas avant. Les journalistes s’installent à proximité immédiate de l’usine, interrogent, filment, restituent leurs papiers à leurs rédactions, parfois sous l’œil des ouvriers qui font leur font part de leurs commentaires… Il est alors reproché aux ouvriers leur radicalité, leur violence, on les traite de fous et de terroristes… Rien, bien sûr, sur la violence systémique, sur celle du monde du travail, encore moins de réflexion sur l’évolution globale du secteur de l’industrie ou du monde ouvrier.

Le travail de Karel Pairemaure a le mérite de poser tout cela et de suivre les New Fabris sur deux ans, donc bien après la fin de leur lutte. On voit ainsi ce qu’ils deviennent, différents parcours de « reconversion », avec toutes les embûches qui surviennent, la découverte parfois d’autres univers, l’enthousiasme soudain de découvrir une convivialité dans l’entreprise, puis le désenchantement quelques mois plus tard une fois digéré que celle-ci n’est que de façade.

Certaines scènes sont assez saisissantes, comme celle montrant d’anciens ouvriers de New Fabris marchant dans l’usine après la mise aux enchères du matériel : malgré le vide, ils persistent à emprunter le chemin dessiné au sol, comme si les machines étaient encore présentes. Comme des fantômes qui les hantent…

Au-delà de ce que dit ce documentaire, c’est une solidarité et une dignité sans faille qui sont dépeintes, et ces deux manifestations, à la fois concrètes et chargées d’émotions et de vécus, ne sont décidément pas vaines : comme le rappelle un New Fabris dans l’usine vide, bien après la lutte, aucun des salariés ne s’est suicidé.

Mari Otxandi, CNT Culture Aquitaine

> Site officiel du film
> Bande-annonce

Pour aller plus loin :
– Pierre Levaray, Putain d’usine, L’Insomniaque, 2002
– Pierre Levaray, Tue ton patron, Libertalia, 2010
– Jann-Marc Rouillan, Le Capital humain, L’Arganier, 2007

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Les Conti gonflés à bloc ! (documentaire de Ph. Clatot)

mardi 25 septembre 2012

Le 27 septembre 2012, l’UL-CNT de Chelles & Marne-la-Vallée, en partenariat avec le cinéma « Le Cosmos » (Chelles), a organisé une projection du film « Les Conti gonflés à bloc ». Cette projection a été suivie d’un débat autour des licenciements en présence d’un syndicaliste de PSA Aulnay. L’occasion de faire ici une petite présentation de ce film…

« Les Conti gonflés à bloc » est un documentaire réalisé en 2011 par Philippe Clatot et produit par « Les filmeurs production » (cf. lien sous la fenêtre vidéo). Il a été financé par une souscription lancée auprès des ex-salariés de l’usine Continental à Clairoix, dans l’Oise, et i lsuit l’aventure des « Conti » qui cherchent à se défendre, depuis les débuts des assemblées générales devant l’usine jusqu’à l’annonce d’indemnisation par Continental, en passant par les réunions du comité de lutte, les assemblées générales, les manifestations, les fêtes de soutien… Une aventure humaine et collective de lutte solidaire. Grand prix 2012 du 3ème festival international « Filmer le travail » de Poitiers, ce documentaire a quelque chose d’original, de neuf. Peut-être parce que les trahisons ont été trop nombreuses, trop grosses, trop insupportables (les patrons, l’État, la justice…). Peut-être parce que les organisations syndicales ont été dépassées. Peut-être parce que les travailleurs en colère ont eu le courage de la transgression.

Extrait du film :

Durée : 00:06:28

> Pour télécharger ce fichier d’environ 22 Mo :
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> Pour commander le DVD sur le site « Les filmeurs production »

 

Trois questions à Xavier Mathieu, syndicaliste « Conti »
(extrait de On a faim, bulletin de l’UL-CNT de Chelles & MLV, rentrée 2012)

On a faim (OAF) : Le 30 juin dernier, la mission d’Altedia et de la cellule de reclassement prenait fin. Quel bilan tires-tu de ce suivi privé ?

Xavier Mathieu (XM) : Le bilan est tout simplement catastrophique et purement une escroquerie de la part d’ALTEDIA créé, rappelons-le, par le célèbre Raymond Soubie, conseiller spécial de Sarkozy !! Ce cabinet de reclassement s’était engagé à reclasser 80% des salariés à 80% du salaire minimum. Aujourd’hui, sur 1120 licencié, 600 sont rentrés à Pôle Emploi, d’autres sont en CDD et environ 80 ont créé ou repris un commerce, 20 % ont déposé le bilan. Il y a exactement 250 CDI point !!!! Et pour ce carnage ALTEDIA a touché la modique somme de 6 millions d’euros. Plus de 700 personnes attaquent Continental aux prudhommes pour contester les raisons économiques de leurs licenciements : le rapport d’expertise est consternant, les avocats ont les armes pour pouvoir mettre ces voyous sur le carreau.

OAF : Après la fermeture de l’usine, la lutte ne s’est pas arrêtée. Pourquoi avez-vous, entre autres, occupé le siège régional de Pôle Emploi ?

XM : Trois ans après, on fait encore des AG à plus de 400 personnes et quelques interventions pour montrer que la bête est bien vivante, comme l’envahissement de la direction régional de Pôle Emploi à Amiens. Le directeur ayant voulu faire du zèle lors d’une réunion de travail en affirmant que les Conti allaient arriver à Pôle Emploi et qu’il allait s’occuper particulièrement de nous et de moi personnellement en point d’honneur… Le lendemain, 250 personnes envahissent son bureau. Non seulement il dément courageusement les propos rapportés mais on sort avec la garantie qu’aucune radiation de Conti ne sera envisagée sans en avertir et en avoir discuté avec la commission de suivi !!! Pas de secret si on leur montre pas la force…

OAF : Un dernier mot sur les plans de licenciements annoncés.

XM : Les mois à venir vont être catastrophiques si la classe ouvrière ne montre pas les dents et ne se serre pas les coudes pour rappeler à cette bande de parasites que ce ne sont pas eux qui nous nourrissent mais notre travail et notre sueur et qu’au contraire ce sont nous les travailleurs qui les rendons riches de notre exploitation et de notre travail !!!! Il ne faut strictement rien attendre de Hollande et de sa clique qui trahiront sans hésiter, ni rien des directions syndicales qui comme mon syndicat la CGT est engluée dans des batailles de pouvoir, j’en ai mal à ma CGT dont je suis adhérent depuis plus de 20 ans !!! Il ne faut confier notre peau qu’a nous-mêmes et bien se mettre en tête que c’est la guerre et que notre seule arme c’est notre nombre et notre union, sans ça c’est la mort assurée !!! N’attendons pas qu’ils nous bouffent !! Pétons-leurs les dents avant !!!!! LOL

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Marius Jacob et les « travailleurs de la nuit »

mercredi 6 juin 2012

Bande-annonce du film « Hors les lois et la servitude », docu-fiction consacré à Marius Jacob & les « travailleurs de la nuit », réalisé par Michel Mathurin (membre du syndicat CNT Culture-Spectacle / Union Syndicale Interprofessionnelle du Gers) et dont la sortie en salles est prévu pour le début de l’été 2012 :

Durée : 01:47

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> Site officiel du film

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