Articles avec le tag ‘PSA’

Au prix du gaz

jeudi 31 janvier 2013

Article extrait du Combat Syndicaliste de janvier 2012 :

affiche-du-film-au-prix-du-gazÉté 2009. Châtellerault. Les 366 ouvriers de l’usine de sous-traitance automobile New Fabris occupent leur usine depuis le 16 juin, date de la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise. Leur revendication : l’obtention d’une indemnité de licenciement de 30 000 euros par ouvrier de la part de leurs principaux clients, PSA et Renault. Le 12 juillet, Guy Eyermann, délégué CGT et secrétaire du CE, prévient : « Les bouteilles de gaz sont dans l’usine. Tout est prévu pour que ça saute ». À ce message s’ajoute un ultimatum : en l’absence d’accord le 31 juillet, l’usine sautera. Karel Pairemaure, qui vit non loin de là, prend sa caméra et part à la rencontre des ouvriers en lutte. Il vient de restituer cette « plongée au cœur de la lutte ouvrière » sous la forme d’un documentaire intitulé « Au prix du gaz » (85 minutes).

Les frères Eugène et Quentin Fabris arrivent un jour d’Italie et sont embauchés à la manufacture d’armes de Châtellerault, la « Manu ». C’est cette usine qui construisit le célèbre fusil Lebel, « capable à 100 mètres de traverser trois corps humains sans perdre d’efficacité ». S’il devint célèbre dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale, il fut avant tout utilisé contre les ouvriers de Fourmies, dans le Nord, le 1er mai 1891, quand 300 soldats tirèrent sur la foule qui revendiquait la journée de huit heures et la hausse des salaires. Les frères Fabris réussissent et fondent leur atelier en 1947. Fabriquant tout d’abord des pièces de machines à coudre, les commanditaires et la production se diversifient avec le temps. Au début des années 1990, l’entreprise emploie autour de 800 ouvriers. C’est alors que l’usine est léguée aux fils respectifs des fondateurs, ce qui marquera le début de la fin : le choix est fait de privilégier les seuls gros commanditaires et de spécialiser la production. Fabris devient New Fabris et se convertit en sous-traitant de Renault et Peugeot-Citroën. La structure familiale devient parallèlement internationale et dès lors, la finance prédomine. Dès 2007, des difficultés apparaissent. En 2008, l’entreprise est rachetée pour un euro symbolique par un groupe italien, Zen. Après plusieurs plans de licenciement, il ne reste déjà plus que 380 salariés. Le 16 juin 2009, l’entreprise est mise en liquidation judiciaire. Les ouvriers occupent leur usine. Comme le fait remarquer Jean-Pierre Levaray, longuement interviewé dans le documentaire, ils ne se battent pas pour le maintien de leur emploi mais pour obtenir une indemnité de licenciement digne de ce nom. Une évolution qui en dit long sur la perception et le ressenti du travail… La société étant liquidée, il n’y a
plus de patron. Donc pas d’interlocuteur. C’est finalement le ministre de l’Industrie qui négociera.

Le documentaire donne la parole aux ouvriers en lutte mais épingle aussi l’attitude des médias, arrivés en masse à l’annonce du 12 juillet, pas avant. Les journalistes s’installent à proximité immédiate de l’usine, interrogent, filment, restituent leurs papiers à leurs rédactions, parfois sous l’œil des ouvriers qui font leur font part de leurs commentaires… Il est alors reproché aux ouvriers leur radicalité, leur violence, on les traite de fous et de terroristes… Rien, bien sûr, sur la violence systémique, sur celle du monde du travail, encore moins de réflexion sur l’évolution globale du secteur de l’industrie ou du monde ouvrier.

Le travail de Karel Pairemaure a le mérite de poser tout cela et de suivre les New Fabris sur deux ans, donc bien après la fin de leur lutte. On voit ainsi ce qu’ils deviennent, différents parcours de « reconversion », avec toutes les embûches qui surviennent, la découverte parfois d’autres univers, l’enthousiasme soudain de découvrir une convivialité dans l’entreprise, puis le désenchantement quelques mois plus tard une fois digéré que celle-ci n’est que de façade.

Certaines scènes sont assez saisissantes, comme celle montrant d’anciens ouvriers de New Fabris marchant dans l’usine après la mise aux enchères du matériel : malgré le vide, ils persistent à emprunter le chemin dessiné au sol, comme si les machines étaient encore présentes. Comme des fantômes qui les hantent…

Au-delà de ce que dit ce documentaire, c’est une solidarité et une dignité sans faille qui sont dépeintes, et ces deux manifestations, à la fois concrètes et chargées d’émotions et de vécus, ne sont décidément pas vaines : comme le rappelle un New Fabris dans l’usine vide, bien après la lutte, aucun des salariés ne s’est suicidé.

Mari Otxandi, CNT Culture Aquitaine

> Site officiel du film
> Bande-annonce

Pour aller plus loin :
– Pierre Levaray, Putain d’usine, L’Insomniaque, 2002
– Pierre Levaray, Tue ton patron, Libertalia, 2010
– Jann-Marc Rouillan, Le Capital humain, L’Arganier, 2007

Share

Licenciements chez PSA : de l’argent, il y en a… dans les poches du patronat !

vendredi 13 juillet 2012

1) Solidarité internationale des salariés de PSA :
intervention d’un camarade de la CGT espagnole (syndicat CGT-PSA-Madrid) lors de la manifestation organisée à Paris le 28 juin 2012 devant le siège de PSA

2) Tract de la section CNT PSA de Metz + communiqué unitaire des sections CGT et CNT de PSA Metz-Borny (13 juillet 2012) : lire sous la fenêtre vidéo

Solidarité internationale des salariés de PSA

Durée : 08:12

> Pour télécharger ce fichier vidéo de 34 Mo :
clic droit sur le lien puis « Enregistrer la cible du lien sous… »

Tract de la section CNT PSA de Metz

peugeotLe 12 juillet 2012, la direction de PSA a annoncé des mesures drastiques : fermeture du site d’Aulnay, suppression de 1500 postes à Rennes, sans compter les plus de 3600 emplois dégommés dans les effectifs hors production, dont 1500 dans la recherche et le développement. Le seul motif invoqué étant la crise, comme de bien entendu. Mais va falloir voir à nous expliquer une ou deux choses. Tout d’abord, pourquoi Philippe Varin a refusé une aide de l’Etat ou une entrée au capital ? « Nous avons une sécurité financière importante, ce qui fait que ce sujet n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il dit lors d’une conférence de presse en marge du comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire. Il se fout de qui celui là ? S’il n’y a pas de difficulté financière, pourquoi licencier ? S’il y en a, pourquoi refuser l’aide publique ? Pour nous, les choses sont très claires. PSA ne cherche qu’à maintenir son taux de profits pour le plus grand plaisir de la famille Peugeot (qui, comme tout le monde sait, galère pour finir ses fins de mois) et des actionnaires. Un contrôle publique pour ces boss du capitalisme français est inacceptable. Pas pour nous les travailleurs. Nous ne sommes pas leur variable d’ajustement. En effet, va falloir remettre de l’ordre dans la maison. Et la première
chose à faire, c’est de remettre au goût du jour et faire appliquer l’adage populaire qui veut que ceux et celles qui travaillent soient ceux et celles qui décident. Les actionnaires et tout le toutim, c’est eux qui doivent dégager ! Aujourd’hui, nous sommes aux côtés de nos camarades d’Aulnay. Mais pas seulement.

La CNT le dit haut et fort. Si nous voulons arrêter ce jeux macabre des licenciements tous azimuts, il va falloir être solidaires :
– en préparant dès maintenant les conditions de la grève reconductible dans tout le groupe,
– en se mettant immédiatement en contact avec les entreprises concernées par des plans de restructurations et de licenciements (Air France, Arcelor…),
– en mettant la pression d’une part à la direction du groupe mais également l’État (en allant à la rencontre des populations, en manifestant, en organisant et amplifiant l’action partout : blocage de la production, des sorties, piquets, barrage filtrants, etc…).

Mais avant, il faut tenir partout des assemblées générales afin de définir, à la base et dans l’unité, nos revendications.

nav05Pour la CNT, les choses sont claires :
– zéro licenciement,
– augmentation des salaires,
– socialisation de toute l’industrie automobile et des entreprises de métallurgie.

Quand tu perds ton emploi, tu pleures ou tu te bats !
Nous avons choisi de nous battre !

CNT ETPICS 57 Nord Sud – Secteur Industrie Automobile et Métallurgie
Section PSA Metz, 5 place des Charrons, 57000 Metz – Tél : 03 54 44 59 78
Mail : etpics57nordsud@cnt-f.org

> Télécharger le tract de la CNT Metz

> Télécharger le communiqué unitaire des sections CGT et CNT de PSA Metz-Borny

Share

Industrie automobile : la CNT s’implante dans le groupe PSA

jeudi 3 mars 2011
Durée : 2:03

Distribution de tracts organisée par la section CNT de Sevelnord (filiale de PSA Peugeot-Citroën et de Fiat) le 23 mars 2010 à Hordain (59) aux portes de l’usine + interview du RSS de la CNT.

> Pour télécharger ce fichier vidéo d’environ 7 Mo :
clic droit sur le lien puis « Enregistrer la cible du lien sous… »

 

Share